02 avril 2018

L'alimentation biologique et ses travers

Le consommateur dont je fais partie pense que les produits biologiques sont plus sains et ils permettent une meilleure alimentation. En tout cas, c'est ce que nous entendons.

J'ai décidé d’écrire cet article parce que je me demande si encore une fois, on ne nous aurait pas embrouillé l'esprit à coup de formules marketing. J'imagine le bio comme une production artisanale et pas industrielle et productiviste. Par exemple, est-ce qu'une production hors sol biologique répond à l'idée du BIO !

En tant que consommateur, il faut se sortir de la tête que le bio ne répond qu'à une promesse de santé. En fait, la philosophie bio est le respect de la chaîne alimentaire qui respecte la terre, les producteurs, les produits et les clients. C'est de l'équibio !

Au final, les lois sur le biologique n'imposent qu'une restriction sur les intrants chimiques (pesticides, OGM, engrais). Les grands groupes alimentaires ont intérêt à ce que les lois ne se durcissent pas puisqu'elles leur permettent d'envisager des modèles productivistes du bio en captant le flux commercial qui en découle. À mon avis, l'objectif est clair, ils veulent être maîtres et décisionnaires pour continuer à exercer une pression sur les producteurs.

Depuis quand les paysans décident !

Pour revenir à l'alimentation, je ne doute pas qu'un produit seul/brut biologique est moins pollué par des produits chimiques, même si je reste toujours sceptique de traiter par exemple au cuivre ne soit pas néfaste pour la santé de l'homme, des insectes ou de la flore. Il est connu que certaines combinaisons de produits naturels sont aussi dangereuses que les produits chimiques.

Mais je me pose la question de l’intérêt du biologique pour les produits transformés. Il suffit de lire les ingrédients pour se rendre compte que très souvent les recettes sont proches entre un produit classique et un produit biologique, c'est-à-dire grasses et sucrées.

Exemple de pâte à tartiner au chocolat noisettes :
Nutella
Ingrédients : Sucre, huile de palme, noisettes 13%, cacao maigre 7,4%, lait écrémé en poudre 6,6%, lactosérum en poudre, émulsifiants : lécithines (soja), vanilline.

Informations nutritionnelles pour 100g :
  • valeur énergétique (kcal) 546 kcal
  • matières grasses 31,6 g
    • dont acides gras saturés 11g
  • glucides 57,6 g
    • dont sucres 56,8 g
  • protéines 6g
  • sel 0,114 g

Auchan bio pâte à tartiner
Ingrédients : Sucre de canne*, huiles végétales (tournesol, palme*), noisettes (13%)*, cacao maigre*, lait écrémé en poudre*, émulsifiant : lécithine (tournesol), arôme naturel de vanille*.
* biologiques.

Informations nutritionnelles pour 100g :
  • valeur énergétique (kcal) 569 kcal
  • matières grasses 37,1 g
    • dont acides gras saturés 9,3 g
  • glucides 52g
    • dont sucres 51g
  • protéines 5 g
  • sel 0,07 g

Je me demande après réflexion s’il ne serait pas plus intelligent de revenir sur des recettes plus simples et saines et pas spécialement biologiques. En effet, il est difficile de trouver en supermarché des articles sans additifs, sans colorants, sans arôme artificiels, sans sucre ajouté, etc. Il est impressionnant de voir la liste des ingrédients interminables pour des produits transformés simples.

Je me dis que j’ai affaire à des chimistes et pas à des pâtissiers quand je vois la liste des ingrédients des pâtisseries de mon supermarché. Cela me met en rogne et le summum, c’est l’étiquette ‘préparé sur place’ ou bien un packaging rassurant qui fait penser à un produit sain.

  

Je n'ai pas trouvé les textes régissant les appellations, mais je sens la supercherie entre "Fabriqué sur place" et "Préparé sur place. Du genre, décongélation du produit, mise en boite, du saupoudrage de sucre et le pâtissier colle "préparé sur place".

Par chance pour le client au pouvoir d'achat réduit, certaines marques commencent à s’engouffrer dans la niche des produits intermédiaires qui se situent entre le biologique et le chimique. Il y a aussi la solution de confectionner ses plats à base de produits non transformés pour effectuer des économies et manger plus sainement.

Un autre point du biologique qui peut paraître stupide, mais qui m'interpelle ?

Le producteur bio accepte de soigner un être vivant de manière naturelle et accepte que cet être vivant meurt lorsque le principe actif naturel n'a pas d'action sur la maladie.
Mais, accepterions-nous de nous soigner en nous passant des médicaments efficaces à base de principe actif de synthèse pour une maladie grave ?

Ramener à l'homme, c'est accepter que la maladie soit plus forte et c'est une forme de sélection naturelle. Au final, j'ai l'impression que l'on fait subir à un être vivant ce que nous n'acceptons pas en tant qu’espèce humaine.

À biotôt.